(Paris 1898 - 1964 Châtenay-Malabry)
Né de parents béarnais, Jean Fautrier fait ses études à Londres et entre à la Royal Academy comme élève de Sickert. En 1917, il est rappelé en France pour y être mobilisé puis à la fin de la guerre, se fixe à Paris. Il y peint des des natures mortes, des paysages et des figures sombres à tendance expressionniste. En 1927, il connaît un succès notable avec ses peintures dites de la période “noire”.
Vers 1929, il s’intéresse à la peinture a tempera, et à partir de 1940-1943 aborde la non-figuration. Soutenu par Malraux, Paulhan, Ponge, il s’impose comme l’un des créateurs de la peinture dite ensuite “informelle”. Dans ses séries Otages, Objets (1955), Nus (1956), Partisans (1957), les effets de matières deviennent le sujet principal de l’œuvre : utilisant une peinture à la colle mêlant les masses de pigments aux encres transparentes ou opaques d’où émergent des harmonies pâles et recherchées, il crée des empâtements et des textures variées où semblent transparaître une certaine angoisse. La vie de Fautrier donne l’impression de contenir deux carrières et deux succès. Les œuvres de la première période traitent parfois des sujets plus abordables mais ne sont pas en contradiction avec celles de la seconde, bien au contraire : elle les préparent et les contiennent en puissance. Certaines ont en effet déjà la simplicité synthétique de la forme, et l’expressivité par la qualité de la matière qu’on retrouve plus tard dans sa seconde période.